“J’entre dans la vie pour en sortir bientôt ; je viens me montrer comme les autres ; après, il faudra disparaître. Tout nous appelle à la mort : la nature, presque envieuse du bien qu’elle nous a fait, nous déclare souvent et nous fait signifier qu’elle ne peut pas nous laisser longtemps ce peu de matière qu’elle nous prête, qui ne doit pas demeurer dans les mêmes mains, et qui doit être éternellement dans le commerce : elle en a besoin pour d’autres formes, elle la redemande pour d’autres ouvrages.”
Jacques-Bénigne Bossuet, Sermon sur la mort et brièveté de la vie
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Les vastes plaines ouvertes, les belles collines et les eaux qui serpentent en méandres compliqués n'étaient pas « sauvages » à nos yeux. Seul l'homme blanc trouvait la nature sauvage et pour lui seul la terre était « infestée » d'animaux « sauvages » et de peuplades « sauvages ». A nous, la terre paraissait douce, et nous vivions comblés des bienfaits du Grand Mystère. Elle ne nous devint hostile qu'à l'arrivée de l'homme barbu de l'Est qui nous accable, nous et les familles que nous aimons, d'injustices insensées et brutales. C'est quand les animaux de la forêt se mirent à fuir son approche que commença pour nous « l'Ouest Sauvage ».
Qu’est ce que la vie ? C’est l’éclat d’une luciole dans la nuit. C’est la petite ombre qui court dans l’herbe et se perd au couchant.
L’homme qui s’est assis sur le sol pour méditer sur la vie et son sens a su accepter une filiation commune à toutes les créatures et a reconnu l’unité de l’univers ; en cela il infusait à son être l’essence même de l’humanité…quant l’homme primitif abandonna cette forme de développement, il ralentit son perfectionnement
Chef Luther Standing Bear, Sioux Oglala
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